L'Amundsen lève l'ancre pour une huitième mission scientifique en Arctique

Publié le par Greenpeace ville de Québec

Keith Lévesque, le coordonnateur de la recherche sur... (Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve)

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Keith Lévesque, le coordonnateur de la recherche sur l'Amundsen, est en compagnie du capitaine du navire, Michel Bourdeau. Les scientifiques à bord du navire tenteront cette fois de dresser un inventaire de la distribution des poissons dans la mer de Beaufort.

Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

(Québec) Le navire de recherche NGCC Amundsen, affilié à l'Université Laval, met aujourd'hui le cap vers l'Arctique pour une huitième mission. Le nouveau sonar qu'il a à bord représente la pierre angulaire d'un projet d'observation de la distribution des poissons dans la mer de Beaufort, mené en collaboration avec la pétrolière BP.

La disparition du couvert de glace en été, prévue pour 2050, ouvre nécessairement la voie aux compagnies pétrolières.

«Pour s'assurer que l'exploration pétrolière n'aura pas d'impacts sur les ressources, il faut connaître la distribution et les déplacements des poissons», explique Louis Fortier, chef de mission à bord de l'Amundsen. Le feu vert donné par l'Office de l'énergie du Canada à l'exploration par l'industrie dépend des observations des chercheurs, assure le professeur à l'Université Laval.

Le sonar SX90 qui sera testé en mer pour la première fois peut scruter la colonne d'eau jusqu'à deux kilomètres devant, et sur une amplitude de 360 degrés, indique Keith Lévesque, coordonnateur de la recherche sur le navire.

 

«À chaque espèce correspond un signal du sonar», ajoute M. Fortier. L'inventaire de la distribution des poissons sera dressé grâce au chalutage des spécimens repérés par le sonar.

L'appareil, pour le moment emprunté à la compagnie norvégienne Kongsberg, servira également à cartographier l'Île Petermann, un immense iceberg qui dérive dans la mer de Baffin. Des données sur sa fonte et sa trajectoire seront recueillies, précise M. Fortier. «La fonte de la banquise est extrêmement intense cette année : égale, sinon pire qu'en 2007, qui avait été une année record sur ce plan», pointe le chercheur, en qualifiant le phénomène d'«aussi inquiétant qu'excitant».

Mini-sommet

Questionné sur l'image que renvoie cette seconde collaboration avec la pétrolière BP, Louis Fortier positionne l'Amundsen dans un rôle d'information. Au printemps 2010, la plate-forme Deepwater Horizon, propriété de BP, avait explosé, générant une marée noire sans précédent dans le golfe du Mexique.

«La seule façon de démontrer qu'un projet d'exploitation pétrolière est sécuritaire est de le prouver avec les données scientifiques. Ces données, on les a, justifie-t-il. On ne cherche pas à mettre de l'huile sur le feu, mais bien à mettre de l'huile dans l'engrenage de la coopération.».

Le bateau accueillera en ce sens un «mini-sommet» international, pendant lequel on annoncera notamment le renouvellement de la mission pour sept années supplémentaires.

L'Amundsen largue aujourd'hui les amarres de Québec pour un périple qui prendra fin le 29 octobre.

 

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201107/17/01-4418667-lamundsen-leve-lancre-pour-une-huitieme-mission-scientifique-en-arctique.php

 

 

 

Monica Lalancette, collaboration spéciale
Le Soleil

Publié dans Océans

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