Débat au Cégep de Ste-Foy: l'environnement ignoré
(Québec) Les étudiants du Cégep de Sainte-Foy voulaient entendre parler d'environnement, mardi, en débat électoral. Mais voilà! Les candidats en ont peu parlé. Ce qu'ils ont entendu n'a pas nécessairement fait l'affaire des cégépiens. Et le Parti vert n'y était même pas.
Une centaine de collégiens ont assisté à l'heure du dîner à la première confrontation entre candidats dans la circonscription de Louis-Hébert, pour le scrutin du 2 mai.
J'hésite entre les verts et le Nouveau Parti démocratique (NPD), a répondu Andrée-Anne Cloutier. «Je ne comprends pas que le Parti vert ne soit pas là.» Ce n'était la faute ni du conservateur Pierre Paul-Hus, ni du libéral Jean Beaupré, ni du bloquiste Pascal-Pierre Paillé, pas plus que du néo-démocrate Denis Blanchette.
Andrée-Anne Cloutier a voté pour le Bloc québécois en 2008, mais elle songe à appuyer le NPD, cette fois, qui «semble plus ouvert à l'environnement, aux enjeux sociaux».
Le nom de la candidate «verte» Michelle Fontaine n'a été sur le site Internet d'Élections Canada qu'à la fin de la semaine, a mentionné l'animateur de la confrontation. Comme Bastien Beauchesne est d'abord étudiant, il a manqué de temps pour l'inviter.
Dans l'auditoire, le cégépien Pierre Léveillée s'est dit favorable à la formation qu'Elizabeth May dirige au niveau canadien. «Ils [les verts] ne sont jamais représentés», s'est-il désolé en se disant «choqué» que le combat des chefs télévisé se soit tenu sans Mme May.
Dans leur mot de présentation, comme en conclusion, aucun aspirant député n'a fait référence précisément à des dossiers environnementaux. Dans le tour d'horizon des priorités pour Louis-Hébert, les enjeux écologiques n'ont pas été mis en évidence.
Quelle place?
La première question provenant de la salle a porté, elle, sur ce thème. «Quelle place occupe l'environnement dans votre parti?» L'étudiante a été applaudie.
Jean Beaupré a rappelé qu'en 2008, le chef libéral de l'époque, Stéphane Dion, a axé la campagne sur son livre vert. Il a été défait, mais le Parti libéral du Canada «garde un souci extraordinaire» pour le dossier environnemental. Il a reproché aux conservateurs de ne «privilégier [qu'une] économie florissante, polluante».
Denis Blanchette a fait remarquer que le Nouveau Parti démocratique a «obtenu une note parfaite», lundi, dans le bulletin rédigé par des écologistes. Il a signalé l'accent mis sur les énergies vertes dans le programme du parti de Jack Layton. «Si nous voulons avoir une économie, dans 30, 40 ans, il faudra être capable de respirer.»
Le candidat bloquiste a mentionné qu'il n'a pas placé l'environnement parmi ses priorités parce que cela fait partie de chacune de ses cinq priorités locales. Par contre, a repris M. Paillé, le Bloc réclame d'accélérer les efforts pour mettre au point un véhicule électrique et de créer un fonds pour les énergies vertes. «Et nous nous sommes toujours dits en faveur d'un TGV et d'un tramway.»
Le conservateur Paul-Hus a débuté par l'ironie. «Si je dis que l'environnement, c'est important, vous allez dire: "Euh! Euh! Euh!" Vous ne me croyez pas.» Il a enchaîné avec le dossier des sables bitumineux. «C'est polluant. Mais savez-vous les mesures qui sont prises, les obligations qu'ont les compagnies?»
Pierre Paul-Hus a livré un plaidoyer en faveur d'une utilisation des ressources naturelles «avec des mesures de contrôle», plaidoyer qui semble correspondre au dossier des gaz de schiste. «Il n'y a rien de parfait dans la vie. On ne vit pas d'amour et d'eau fraîche. On a besoin de nos ressources naturelles. [...] J'aimerais que le Québec devienne plus riche. Qu'on s'occupe de façon environnementale, bien sûr», de ces ressources.