À chacun son bac brun dès 2013 à Québec
(Québec) Les citoyens de Québec verront arriver dans leur vie le bac brun dès l'automne 2013.
Comme l'avait annoncé Le Soleil dans sa livraison de jeudi, la Ville de Québec a officialisé la construction dans la zone industrielle du quartier Maizerets-Vieux-Limoilou d'une usine de biométhanisation pour extraire du gaz des résidus alimentaires. En parallèle, Québec ouvrira, dans l'ouest de la ville, un centre de compostage à ciel ouvert, qui accueillera seulement les résidus verts.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, et le ministre de l'Environnement, Pierre Arcand, en ont fait l'annonce jeudi lors d'une conférence de presse. L'objectif est d'en arriver en 2018 à pouvoir éliminer 85 000 tonnes de matières putrescibles par année, a indiqué le conseiller Steeve Verret. Un objectif ambitieux, qui vise à se conformer aux exigences gouvernementales de réduction de 60 % de l'enfouissement et de l'incinération des matières organiques, a indiqué M. Labeaume.
La nouvelle usine sera mise en service en 2014. Le projet total, incluant le centre de compostage à ciel ouvert, coûtera 57 millions $, dont 60 % est assumé par les gouvernements fédéral et provincial. La part de la Ville s'élèvera à 22,5 millions $.
Le centre de biométhanisation générera des revenus par la vente des 4,4 millions de m3 de biogaz qui seront produits annuellement. On évalue leur valeur entre 1,5 million $ et 3,7 millions $. L'objectif est aussi de l'utiliser pour chauffer les bâtiments et éventuellement pour propulser des autobus. On fait d'une pierre deux coups en réduisant ainsi les gaz à effet de serre d'environ 15 000 tonnes équivalentes de CO2 par an.
La Ville assure que l'usine ne générera pas plus de trafic routier, car les camions qui s'y dirigeront seront des camions de moins qui prendront le chemin de l'incinérateur. De plus, on utilisera un procédé qui réduit au maximum les odeurs. À signaler aussi que le centre pourra traiter les boues d'égout en provenance de l'usine de traitement des eaux située à proximité.
29 000 tonnes de compost
Au centre de compostage, dont l'emplacement reste à confirmer, on produira 29 000 tonnes de compost annuellement et on tirera des revenus de sa vente. Les citoyens pourront s'y approvisionner gratuitement, promet le maire.
Pour Christian Savard, de l'organisme Vivre en ville, la biométhanisation est la bonne méthode à utiliser et il était temps que Québec se tourne vers «cette filière d'avenir». Le ministre Pierre Arcand a quant à lui confirmé que la capitale était la première ville au Québec à aller aussi loin dans ce sens.
Dès l'automne 2013, les collectes seront modifiées. Il y aura toujours la collecte saisonnière des résidus verts, 14 semaines par année. La collecte des matières recyclables s'effectuera toutes les deux semaines, en alternance avec celle des déchets, qui se fera aussi toutes les deux semaines. La nouvelle collecte des résidus alimentaires déposés dans le bac brun aura lieu toutes les semaines.
La capitale profitera de la construction de la nouvelle usine de biométhanisation pour refaire une beauté à la zone industrielle où est situé l'incinérateur.
«En ce moment, ce secteur-là, c'est laid, a tranché le maire Labeaume. Ça lèse les citoyens dans leur qualité de vie.»
Ainsi, de la verdure sera ajoutée, on envisage de réduire les voies de circulation sur Henri-Bourassa, l'accès à la baie de Beauport sera facilité, des projets immobiliers seront mis en branle sur le boulevard des Capucins, et on s'assurera que la construction se fera en façade, près des artères, et que l'entreposage sera confiné dans les cours arrière.
Des séances d'information sur ces projets se tiendront mercredi à 19h au Centre Mgr-Marcoux et jeudi à la même heure au Centre communautaire de Champigny.