Gentilly-2: une inquiétude palpable

Publié le par Greenpeace ville de Québec

Bécancour) Les audiences publiques de la Commission canadienne de sûreté nucléaire sur le renouvellement du permis d'exploitation et les installations de stockage du combustible irradié de la centrale nucléaire Gentilly-2 ont pris fin à Bécancour, hier. La Commission aura six semaines pour rendre sa décision.

Le choix d'aller vers le déclassement ou la réfection de la centrale demeure toutefois une décision politique, a fait valoir la CCSN.

Les intervenants se sont vraiment divisés sans demi-mesure en deux clans distincts, au cours de ces audiences. Les firmes, entreprises, organismes et administrations municipales, dont les Villes de Bécancour et Trois-Rivières, qui tirent parti de l'industrie nucléaire ont tous plaidé en faveur de l'octroi des deux permis.

La Commission a vu toutefois défiler une longue brochette d'organismes et de citoyens inquiets des risques posés par la présence d'une centrale nucléaire sur le territoire.

 

L'un deux est Sébastien Bois, porte-parole de l'organisme CentricoisES et mauricienNEs pour le déclassement nucléaire.

Ce dernier, bien connu pour ses gestes spectaculaires visant à sensibiliser l'opinion publique contre le nucléaire, s'était fait expulser de la salle occupée par le tribunal de la Commission, mardi, alors qu'il tentait de prendre la parole sans permission.

Cette affaire est survenue quelques instants après que le candidat rhinocéros, Francis Arseneault, ait tiré une tarte au visage d'une employée cadre d'Hydro-Québec à l'aide d'un complice.

Aucune accusation n'a été portée contre Sébastien Bois qui était d'ailleurs présent dans la salle pour présenter son mémoire, hier. Toutefois, Arseneault et son complice sont toujours en attente de comparution pour possession simple et voies de faits.

Comme beaucoup d'intervenants, hier, Sébastien Bois, a relaté les tristes événements de Fukushima, au Japon, qui ont fait reculer beaucoup de pays sur des projets de réfection ou de construction de centrales nucléaires. M. Bois souhaiterait que le Canada en fasse autant.

«J'en ai marre d'entendre que tout est sécuritaire, sans preuves», a fait savoir de son côté Shawn-Patrick Stencil, porte-parole de Greenpeace.

Les chiffres qui permettraient de justifier la réfection de Gentilly-2 n'ont jamais été rendus publics, a-t-il ajouté.

Ce dernier s'inquiète aussi de ce qui arriverait si la décision du gouvernement était en faveur d'un déclassement. Il se demande si Hydro-Québec et la CCSN «laisseraient faire», comme ils le font pour Gentilly-1, qui demeure «sous surveillance» depuis les années 1970.

«On a besoin d'un débat sur une stratégie de déclassement», estime M. Stencil.

Un intervenant privé, Jacques Dagenais, a rappelé que les trois systèmes de sécurité de la centrale ont déjà fait défaut simultanément. L'événement, qui fut rapporté dans plusieurs rapports de la Commission de contrôle de l'énergie atomique, n'a jamais été expliqué, dit-il.

M. Dagenais estime que la centrale Gentilly-2 est plus dangereuse que celle de Fukushima, qui est près de la mer et loin des grands centres, alors que celle de Bécancour est juste en face de Trois-Rivières.

M. Dagenais a rappelé qu'Hydro-Québec a soustrait son projet de réfection à toute révision environnementale. Ce dernier représentait un investissement de 1,2 milliard $, au départ. Il est aujourd'hui près de 2 milliards $ sans que personne n'explique l'écart de 700 000 $.

Au chapitre de la sécurité, rappelle-t-il, la centrale ne fait l'objet d'aucune interdiction de survol et d'aucune protection fluviale.

Des arguments semblables ont été apportés par l'organisme Nature Québec, hier, mais la CCSN a qualifié de «fragiles» l'argumentation et les constats de l'organisme.

 

 

 

http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201104/15/01-4390079-gentilly-2-une-inquietude-palpable.php

 

 

Pétition pour fermer Gentilly 2

 

https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-1567/index.html

 

 

Publié dans Nucléaire

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